Dans mon dernier article, je partageais avec vous quelques méthodes testées et faciles à utiliser pour répondre aux remarques racistes de tous les jours.
Je dois avouer, c’est marrant 2 minutes de balancer des vannes sarcastiques et d’envoyer des bisous aériens à des inconnus. Mais à la longue, c’est quand même dur sur le mental. Combien de bisous aériens doit-on envoyer avant que les choses ne changent pour de vrai, et qu’on nous lâche les basques ?
En tant que musulmane visible en Suisse, je peux vous garantir que ces expériences m’ont forgé un caractère bien trempé, et une tolérance zéro au « bullshit ». Plus le temps avance, et moins j’ai de patience pour les remarques à deux sous, qu’elles viennent de personnes bien intentionnées ou non.
Par contre, et comme beaucoup d’autres en Suisse comme ailleurs, les demandes de justifications constantes, le sentiment d’être au cœur de campagnes politiques sans avoir rien demandé à personne, ça finit par fatiguer même les plus hardents d’entre nous.
En écrivant ma série pour PositivIslam, j’ai réalisé que le sujet du bien-être psychologique n’est pas vraiment traité en lien direct avec le racisme, ou encore la radicalisation. Ou quand on approche le sujet, c’est à coup de « il s’est radicalisé car il n’avait pas d’emploi », ou une autre tournure du genre.
L’importance de l’aspect psychologique commence bien avant d’en apercevoir les conséquences physiques. A l’heure d’aujourd’hui, surtout pour notre génération, il est difficile de ne pas sentir une certaine pression quant à nos identités multiples ou notre place dans la société. Ca l’est d’autant plus que, pour les jeunes musulmans vivants en Suisse, ou en Europe en général, nous sommes souvent tiraillés entre deux cultures, pas assez l’un ou l’autre.
La première étape est de reconnaître le déséquilibre et de reconnaître que les choses ne sont pas comme on les aurait souhaitées. D’abord à soi-même, puis aux personnes autour de nous. Apprendre à dire « non » quand il y a trop de pression. Être un peu égoiste avec son bien-être. Taper du poing sur la table avec les personnes qui dépassent certaines limites.
Dans mon prochain article, je partage avec vous les moyens que j’utilise pour prendre soin de ma petite tête.
Cœur sur vous.
O.