En tant que croyante et pratiquante, je pense qu’il est toujours nécessaire de faire un travail sur soi et de ne pas vouloir penser à la place des autres. Mon cheminement est loin d’être achevé et j’ai encore tant à apprendre. Mais il est important, plus que jamais, de se recentrer sur l’essentiel en matière de religion et de choisir ses priorités, sans quoi on s’essouffle rapidement.
À chaque problème sa solution
J’ai longtemps été active dans ma communauté religieuse. Associations, mosquée et événements religieux, j’ai, dès mon plus jeune âge, ressenti un besoin urgent de « faire quelque chose ». J’avais sans arrêt besoin de chercher une association à monter, un événement à créer, des discussions à entamer. Au début, c’était au sein de ma communauté que j’ai pu assouvir ce besoin, puis se fut au gymnase et à l’université. À l’heure actuelle, je me suis quelque peu retirée de ma communauté car j’ai besoin de me sentir utile non seulement pour une communauté en particulier mais pour la société dans son ensemble.
J’espère ne jamais perdre ce besoin de me sentir utile et de contribuer à des projets, même si ce n’est pas toujours évident de travailler dans un groupe. Vision différente, personnes moins impliquées que d’autres ou moins sérieuses, têtes durs, manque d’organisation… On se retrouve confronté à la diversité humaine dans toute sa splendeur. Il y a quelque chose de profondément frustrant mais en même temps de magnifique dans cette prise de conscience que nous sommes tous si différents les uns des autres et que tout le monde ne pense pas pareil. Il faut savoir prendre du recul, se remettre en question et parfois se retirer pour mieux revenir.
L’engageent dit „citoyen“ est aujourd’hui d’autant plus important que la société rencontre de nombreux problèmes : addiction au téléphone, surconsommation, réchauffement climatique, sexualité (sida, IVG, orientations sexuelles, etc.), crises identitaires et frictions avec la religion qui a tendance à présenter un certain tabou, fake news qui viennent ajouter de l’huile sur le feux… Mais constater des problèmes est loin d’être suffisant, tout comme critiquer et se plaindre que „de tout façon on ne peut rien y faire“ reste le chemin de la facilité et de la passivité.
Nous avons tous des passions, des hobbies, des activités que l’on aime faire et on peut tous, à notre échelle, apporter une contribution qui améliore le monde. Nous devrions tous chercher à être une plus-value dans la société et non une charge.
Retour à l’essentiel
Je me suis rendue compte il y a peu, à quel point je lisais rarement le Coran. Pourtant, je suis une telle mordue de livres que ma maman avait dû appeler la bibliothèque au collège pour m’en interdire l’accès car je ne faisais plus mes devoirs, trop occupée à lire des romans fantastiques, ou encore que mon agenda se trouvait régulièrement entaché de remarques de la part de professeur qui se plaignait que je lisais en cours (j’avais même développé tout une technique pour ne plus me faire prendre).
Pour en revenir au Coran qui est, tout de même, la source primaire et fondamentale de l’islam, je me suis fixée comme objectif de faire une liste des versets qui me plaisaient le plus et de ceux qui me dérangent afin d’en trouver une meilleure traduction ou une interprétation que je jugerais davantage pertinente.
Il faut savoir que je ne suis pas arabophone, or le coran en arabe présente une grande complexité dans les termes qu’il utilise. Un mot en arabe peut avoir plusieurs sens. Ainsi, lorsque le Coran est traduit, il faut choisir un des sens (ou interprétations). Or, il se trouve que tous les musulmans ne sont pas toujours d’accord sur les termes.
A travers l’histoire, ce sont souvent des hommes qui se sont attelés à la traduction (ou du moins, ce sont leurs contributions qui ont marqué l’histoire). Heureusement, il y a aujourd’hui des mouvements qui se créent, de femmes et d’hommes qui réinterprètent le Coran à la lumière des connaissances scientifiques acquises et avec une vision plus « féministe ».